Pologne, Ukraine, Biélorussie : les frontières se referment

Sur les marches orientales de l'union européenne

Par Guy-Pierre CHOMETTE

Le 13 décembre 2002, au sommet de Copenhague, les Quinze ont entériné l'adhésion de dix nouveaux pays. Programmé pour le 1er mai 2004, cet élargissement va repousser vers l'est la frontière de l'Union européenne. Objet de tous les fantasmes, cette frontière fera de la Moldavie, de l'Ukraine et de la Biélorussie les nouveaux voisins des Vingt-cinq. Quelle attitude l'Union adoptera-t-elle envers eux ? La volonté de contrôler les flux migratoires peut-elle s'accorder avec une politique de partenariat soucieuse de maintenir des liens avec ces trois pays au devenir incertain ? La frontière peut-elle jouer un rôle d'intégration ou sera-t-elle essentiellement séparatrice ? A l'heure où la Pologne s'apprête à introduire des visas pour ses voisins ukrainiens et biélorusses, elle prend bel et bien l'allure d'une ligne de démarcation.

Au poste frontière de Medyka, dans le sud-ouest de la Pologne, trois cents mètres séparent les douaniers polonais de leurs confrères ukrainiens. Pour les franchir, lorsqu'on est dépourvu de véhicule, un corridor grillagé est aménagé en ligne droite, à ciel ouvert. Ce matin, il pleut à torrent et il fait froid. De quoi dissuader les voyageurs de s'aventurer à pied dans ce boyau où ils vont devoir patienter avant les formalités. Pourtant, comme tous les jours, des centaines d'Ukrainiens se pressent dans le corridor en attendant leur tour. Les pages de leurs passeports sont recouvertes de tampons d'entrée et de sortie du territoire polonais. Assis derrière leurs bureaux, les douaniers tamponnent à tour de bras.

Environ 5 000 voyageurs traversent quotidiennement ce point de frontière. 80 % d'entre eux sont ukrainiens. En Ukraine, ils portent un nom : les tchelnoki. Littéralement : ceux qui font la navette. Depuis la fin de l'URSS en 1991, qui a permis l'ouverture de la frontière entre la Pologne et l'Ukraine tout juste indépendante, des centaines de milliers d'Ukrainiens se sont spécialisés dans le petit commerce transfrontalier en jouant sur les légères différences de prix. Produits favoris : les cigarettes et la vodka. Tous les stratagèmes sont bons pour en transporter trois fois plus que la quantité autorisée et les revendre de l'autre côté. Mais au-delà de ce petit commerce illégal au demeurant très visible sur les marchés frontaliers, toutes les régions frontalières polono-ukrainiennes ont profité des échanges de marchandises depuis douze ans.

Le point de passage de Medyka relie autant qu'il sépare deux villes distantes de 70 km : Przemysl en Pologne et Lviv en Ukraine. A Lviv, Victor Halchinsky est journaliste spécialisé dans les questions transfrontalières. " Somme toute, le phénomène des tchelnoki est devenu marginal, explique-t-il. Le commerce transfrontalier est surtout dynamisé par une multitude d' entreprises régionales que les tchelnoki de la première heure ont monté avec leurs économies. Alimentation, matériaux de construction, meubles, fenêtres, plomberie… Ces petites structures profitent du flou de la législation pour commercer sans payer de taxes, ou alors très réduites. Cette économie transfrontalière " grise " représenterait 80 % des échanges. Les 20 % restants, qui sont le fait des multinationales ou des 269 joint venture polono-ukrainiens officiellement recensées, ne dépassent pas 1,5 milliard d'euros en 2001. C'est l'économie grise qui va durement pâtir de l'introduction des visas ".

Depuis qu'elle négocie son adhésion à l'Union européenne, la Pologne sait qu'elle va devoir, sous la pression de Bruxelles, introduire des visas pour ses voisins orientaux, ukrainiens et biélorusses. Objectif : rendre la frontière de l'Union européenne élargie plus hermétique face aux réseaux d'immigration clandestine. Programmée pour le 1er juillet 2003, cette mesure va provoquer un ralentissement brutal des petits échanges transfrontaliers qui font vivre, estime-t-on, 40 % des populations frontalières. Victor Halchinsky prévoit une baisse des deux tiers de ces échanges.

De son côté, Andrej Zuromski vit à Przemysl, où il dirige une entreprise de relations publiques. Il fulmine : " Ce n'est pas seulement un problème, ce durcissement de la frontière, c'est une tragédie ! Car au-delà des conséquences économiques et sociales, il y a les conséquences psychologiques. Et elles sont plus graves : à l'Est, le ressentiment envers l'Ouest sera fort. Dans cette histoire d'élargissement, on parle d'intégration, mais il faut aussi parler de désintégration ".

Pessimiste, Andrej Zuromski ? Force est de constater que l'ouverture des frontières internes de l'ancien bloc de l'Est a rendu la liberté de circulation aux peuples d'Europe centrale et orientale dans leur espace géographique. En Ukraine et en Biélorussie, on considère bien souvent que cette liberté-là est l'un des rares acquis de ces dernières années. Devoir y renoncer provoque bien des amertumes.

Si la Pologne a tout fait pour repousser le plus longtemps possible l'introduction des visas, on ne peut pas en dire autant des autres candidats à l'adhésion à l'Union européenne. Le 26 juin 2000, la Slovaquie imposait des visas à ses voisins ukrainiens. Depuis, le nombre d'Ukrainiens s'étant rendu en Slovaquie a été divisé par quatre. Coût d'un visa slovaque : 30 dollars, soit un tiers du salaire moyen ukrainien… A l'automne 2001, ce fut au tour de la Bulgarie. Vexation d'autant plus grande pour les Ukrainiens que l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne n'est prévue qu'en 2007 et non en 2004. Sofia ne peut donc invoquer aussi facilement que ne le font la Pologne, la Slovaquie ou la Hongrie la pression de Bruxelles pour verrouiller ses frontières.

Retour en arrière

En Ukraine, il y a comme un sentiment de trahison envers ces pays encore " frères " il n'y a pas si longtemps. " Une foule d'Ukrainiens se rendait l'été sur le littoral bulgare de la mer Noire, déplore Victor Halchinsky. Et j'en faisais partie. Mais faites le calcul : le visa bulgare coûte 20 dollars, auxquels il faut ajouter 40 dollars de frais de déplacement à Kiev pour aller le chercher à l'ambassade de Bulgarie. Cela fait 60 dollars rien que pour obtenir le visa. Et savez-vous combien m'a coûté mon dernier séjour d'une semaine dans un hôtel bas de gamme sur la côte bulgare, avec voyage en bus et repas compris ? 80 dollars… Bref, le prix de mes vacances a presque doublé ! Autant dire que je n'irai plus de sitôt en Bulgarie. Et que je ne suis pas le seul. " De leur côté, les agences de voyages ukrainiennes calculent leur manque à gagner et réorientent leur offre vers les plages de Crimée ou de Russie…

Autre conséquence : les liens familiaux seront plus compliqués. En Pologne, les minorités ukrainienne et biélorusse issues du tracé des frontières effectué en 1945 s'élèvent respectivement à 300 000 et 200 000 personnes. Pratiquement toutes ont des parents en Ukraine et en Biélorussie. Eclipsés pendant les années de plomb, les contacts se sont rapidement renoués il y a douze ans. Si le prix des visas polonais est lui aussi fixé aux alentours de 30 dollars, les Ukrainiens hésiteront sérieusement à aller passer les fêtes de Noël chez leurs cousins de Pologne.

A bien des égards, l'introduction des visas est ressentie par tous comme un retour en arrière. D'autant plus qu'elle contredit les efforts consentis, notamment par Varsovie et Kiev, pour rétablir des relations de bons voisinages mis à mal par des décennies de méfiance et les haines du passé. A Przemysl, Stanislaw Stepien dirige l'Institut de Recherche du Sud-Est polonais, spécialisé dans l'histoire des relations polono-ukrainiennes. " Lorsque la frontière s'est ouverte, les vieux ressentiments ont refait surface. Toutes les conditions étaient réunies pour une remise en cause du tracé de la frontière, fixée arbitrairement à Yalta sans contenter ni les Ukrainiens ni les Polonais. Mais nous avons fait des efforts pour surmonter nos divisions. Nous avons signé dès 1990 un traité de bon voisinage avec l'Ukraine. L'Union européenne elle-même s'est avérée être un puissant facteur de stabilisation par sa force d'attraction. Mais aujourd'hui, à la veille de l'élargissement, les gens ont la sensation qu'un mur se dresse sur la frontière. C'est d'autant plus vrai dans les régions de l'Est de la Pologne, où les eurosceptiques sont plus nombreux ".

De fait, un sondage récent montre que les Polonais de l'Ouest sont beaucoup plus favorables à l'entrée de leur pays dans l'Union européenne que ceux de l'Est. En Poméranie, région frontalière avec l'Allemagne, 79 % des sondés soutiennent l'adhésion, pour 38 % en Podlachie, région frontalière avec la Biélorussie (1). Publié peu après, un autre sondage indique que l'opinion des Polonais envers leurs voisins orientaux ne cesse de s'améliorer : en 1992, ils étaient 65 % à déclarer ne pas apprécier les Ukrainiens et 47 % les Biélorusses, ils sont aujourd'hui respectivement 48 % et 36 % (2). A la veille de son adhésion à l'Union, la Pologne semble prendre conscience de sa dimension orientale et des conséquences d'un endiguement trop brutal de ses voisins de l'Est derrière leurs frontières.

A Lviv, polonaise de 1340 à 1772, puis autrichienne jusqu'en 1919, à nouveau polonaise jusqu'en 1939 avant d'être prise par les Soviétiques en 1944, le poids de l'histoire est un facteur déterminant dans la façon d'appréhender l'élargissement de l'Union européenne jusqu'au Bug, le fleuve-frontière polono-ukrainien. Andrij Pavlysyn est directeur de Ji Magazine, revue indépendante spécialisée dans les relations polono-ukrainiennes. " Notre modèle est la réconciliation franco-allemande, explique-t-il. Pour qu'un tel processus se concrétise ici, nous devons nous rapprocher de la Pologne et le fait d'imposer des visas handicape nos efforts. Nous ne sommes pas contre l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne. Nous disons simplement : et nous ? Quelles perspectives Bruxelles nous réserve-t-elle ?Aujourd'hui, en ce qui concerne ses marches orientales, l'Union ne décide de rien sans l'aval de la Russie. On fait de nous des vassaux de Moscou et cela arrange tout le monde : l'Union car elle n'envisage aucunement de nous ouvrir ses portes un jour, la Russie car elle est trop contente de retrouver son influence sur son empire perdu. Le danger d'un basculement de l'Ukraine vers l'est, en réaction à l'intégration européenne à l'Ouest, existe bien. Qui sait si le durcissement de la frontière ne va pas raviver la méfiance entre l'Est et l'Ouest ? "

Ou encore aggraver les pressions centrifuges en Ukraine ? Depuis son accession à l'indépendance en 1991, le fossé se creuse entre l'Est russophone du pays, historiquement tourné vers la Russie, et l'Ouest ukrainophone et nationaliste dont les regards se tournent vers la Pologne et l'Union européenne. A Lviv, bastion de cette Ukraine occidentale aux tendances autonomistes, le mécontentement grandit face au pouvoir central de Kiev dont les choix politiques et économiques ne font qu'isoler un peu plus l'Ukraine du reste de l'Europe… (3).

D'une façon générale, l'Ukraine et la Biélorussie vont devenir plus dépendantes des relations entre l'Union européenne et la Russie. L'Isthme mer Baltique - mer Noire redevient ce qu'il fut pendant des siècles, un espace-frontière, une zone tampon autrefois caractérisée par la rivalité polono-russe et aujourd'hui marquée par le nouveau jeu d'équilibre auquel se prêtent les deux géants du continent européen, l'Union européenne et la Fédération de Russie. A preuve le projet " Initiative nouveaux voisins " engagé par le Conseil de l'Union européenne en novembre 2002 dans la perspective de l'élargissement. Si le Comité politique et de sécurité du Conseil affirme que " cet élargissement est une occasion importante de faire progresser les relations avec les nouveaux voisins de l'Union européenne sur la base de valeurs politiques et économiques communes ", qu'il faut " renforcer la stabilité et la prospérité aux nouvelles frontières de l'Union et au delà " en encourageant " le renforcement de la coopération transfrontalière ", il n'omet pas de préciser que " cette initiative doit être considérée en liaison avec la ferme volonté de l'Union européenne d'approfondir la coopération avec la Fédération de Russie, qui est un partenaire essentiel " (4).

Au-delà des textes officiels, les plus hauts responsables politiques européens ne cachent pas leur désir de clarifier rapidement la situation géopolitique d'une zone encore " grise " sur l'atlas de l'Europe. " Je ne vois aucune raison " à la candidature de l'Ukraine à l'Union européenne " après le grand élargissement ", a déclaré M. Romano Prodi, président de la Commission européenne, peu avant le sommet de Copenhague. " Nous devons discuter de nos critères, a-t-il ajouté. Le fait que les Ukrainiens ou les Arméniens se sentent européens ne veut rien dire pour moi. Parce que les Néo-Zélandais se sentent eux aussi européens " (5). Bref, pas de place pour les " nouveaux voisins " dans la future architecture de l'Union européenne. Une déclaration à peine tempérée par M. Chris Patten, commissaire européen aux relations extérieures : " L'Ukraine et la Moldavie ne doivent pas être amenées à penser qu'elles seront abandonnées du mauvais côté d'un nouveau mur " (6).

A frontière plus dure, corruption plus dure ? Sur le terrain, l'heure est à la sécurisation de la frontière. " Financé par l'Union européenne ", peut-on lire sur des autocollants apposés sur les ordinateurs au poste frontière polonais de Hrebenne, entre la Pologne et l'Ukraine. Depuis 1997, Varsovie a reçu 55 millions d'euros de l'Union destinés à l'ouverture de nouveaux centres pour la police des frontières. A Copenhague, 280 millions d'euros supplémentaires ont été promis par Bruxelles pour achever la modernisation des quelque 1 200 kilomètres de frontières que la Pologne partage avec l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie (enclave de Kaliningrad). Objectif : aider Varsovie à mettre ses frontières aux normes Schengen.

Mais on sait désormais que la Pologne ne sera pas prête, le 1er mai 2004, pour adhérer à l'accord de Schengen le jour de son entrée dans l'Union. Elle devra patienter. Combien de temps ? " On ne le sait pas encore, précise Mme Sofia Onufriv, rédactrice à Ji Magazine, à Lviv. On parle de trois ans, parfois cinq… Même cette incertitude est pesante pour nous. Car pendant la période de transition, les visas imposés par la Pologne ne seront pas valables dans l'espace Schengen. Conséquences : pour me rendre à Berlin en m'arrêtant quelques jours à Varsovie, je vais devoir obtenir deux visas ! Un polonais, et un Schengen. Vous imaginez le coût ? " Pour alléger les procédures, Varsovie réfléchit à des visas souples, bons marchés et à entrées multiples.

Par ailleurs, la question des infrastructures nécessaires à la délivrance des visas reste en suspend. " Les consulats polonais ne sont pas préparés à délivrer 13 millions de visas par an, si l'on prend en compte le nombre de passages d'Ukrainiens et de Biélorusses comptabilisés en 2001, poursuit Mme Sofia Onufriv. Face à une telle pression, il ne sera pas difficile de corrompre un fonctionnaire pour obtenir son visa. C'est d'ailleurs déjà le cas dans certains consulats des pays de l'Union ! "

De l'avis de nombreux observateurs, l'introduction des visas risque bien d'avoir un effet boomerang en matière de corruption. M. Léon Tarasewicz habite depuis son enfance à Walily, un village situé en Pologne à dix kilomètres de la frontière biélorusse. Peintre reconnu, personnage incontournable de la minorité biélorusse de Pologne, il suit attentivement l'évolution des relations transfrontalières entre les deux pays. " La petite corruption va disparaître, affirme-t-il. Il n'y aura probablement plus de petits billets glissés dans le passeport pour éviter d'être fouillé et se voir confisquer les trois bouteilles de vodka cachées sous le manteau. Mais à frontière plus dure, corruption plus dure. Les mafias n'hésiteront pas à payer le prix fort. N'oubliez pas qu'au regard des standards occidentaux, les gardes-frontières et les douaniers polonais sont encore mal payés ! Mais le plus grave n'est pas là. Derrière sa frontière, la Biélorussie part à la dérive… ".

En Biélorussie, le sentiment d'isolement est d'autant plus fort que le régime autoritaire du président Loukachenka pousse l'Union européenne à le sanctionner régulièrement. Depuis le 19 novembre 2002, les Quinze lui interdise tout bonnement l'accès à leur territoire. Pour autant, les conditions d'un rapprochement durable entre Minsk et Moscou ne sont pas réunies. M. Vladimir Poutine ne semble pas prêt à dynamiser la coquille vide de l'Union russo-biélorussienne entreprise par les deux pays dans la seconde moitié des années 1990. Le président russe profite plutôt de l'isolement de M. Loukachenka pour lui imposer ses vues sur les relations russo-biélorussiennes et marquer sa sphère d'influence (7).

A Grodno, non loin de la frontière avec la Pologne, ce directeur d'école qui préfère ne pas donner son nom résume le sentiment qu'il pense partager avec nombre de ses compatriotes : " Puisque l'Union européenne ne veut pas de nous, dit-il, l'Union avec la Russie n'est pas une si mauvaise idée. Mais Moscou ne l'envisage pas autrement que par une intégration pure et simple de la Biélorussie dans la Fédération de Russie. Et de cela, les Biélorusses ne veulent pas. Du coup, le constat est sombre : avec l'intégration de la Pologne et des pays Baltes dans l'Otan et l'Union européenne, nous, les Biélorusses, avons la sensation qu'un nouveau bloc se forme à l'Ouest, jusqu'à notre frontière. Et la seule alternative qui s'offre à nous est d'intégrer la tête basse la Fédération de Russie… ".

En 1993, le ministre des Affaires étrangères biélorusse de l'époque, M. Pyotr Kravchenka, déclarait avec optimisme : " Pendant dix à douze ans, deux unités vont coexister en Europe et se rapprocher graduellement : la CEE élargie, et ce que j'appellerai la communauté économique de l'Europe orientale formée par la Russie, l'Ukraine la Biélorussie et le Kazakhstan. Vers 2003, nous aurons accompli notre transformation intérieure et nous serons prêts à nous joindre à un marché paneuropéen " (8).

Dix ans plus tard, à l'heure où l'Union européenne s'agrandit, où sa frontière orientale se durcit, où intégration à l'Ouest rime avec désintégration à l'Est, une telle vision fait figure d'utopie.

Guy-Pierre CHOMETTE *
Le Monde diplomatique - Mars 2003

*Journaliste, responsable du projet " Lisières d'Europe " mené avec Frédéric Sautereau depuis 2000.

(1) Rzeczpospolita, 17 janvier 2003. Toutes régions confondues, ce sondage indique 65 % d'opinions favorables en faveur de l'adhésion.

(2) Sondage réalisé par CBOS et publié le 6 janvier 2003 par Gazeta Wyborcza.

(3) Gilles Lepesant, " Représentations de l'Europe en Ukraine ", Intervention du 9 janvier 2001, CERI.

(4) Initiative " Nouveaux voisins ", Projet de conclusions du Conseil, 12 novembre 2002.

(5) Le Figaro, 11 décembre 2002.

(6) Le Monde, 29 novembre 2002.

(7) Alexandra Goujon, " La Biélorussie, blâmée à l'Ouest, convoitée à l'Est ", synthèse n° 72 de la Fondation Robert Schuman, janvier 2003.

(8) Le Monde diplomatique, " La Biélorussie resurgit sans précipitation ", Erlends Calabuig, Mars 1993.