A LA LOUPE 3
Turquie : le quartier tsigane d'Ipsala, ville-frontière.
Situé en bordure de la ville, séparé de la frontière par quatre kilomètres de champs et de marécages, la quartier tsigane d'Ipsala est en lisière. Plein ouest, à l'horizon, on devine le lit de l'Evros, le fleuve qui marque la frontière entre la Turquie et la Grèce. On le devine seulement, car des remblais cachent ses eaux marécageuses. Sur la carte, il passe au pied de douces collines grecques, onduleuses, accueillantes. Mais loin de se fier aux apparences, les Tsiganes d'Ipsala restent à distance respectueuse de la frontière.
Car sur les rives de l'Evros, les gardes-frontière et les militaires ne plaisantent pas. Depuis 1920, date à laquelle la Grèce s'est agrandie jusqu'à la rive occidentale de l'Evros, les Grecs considèrent que cette frontière est la plus exposée en cas de conflit avec la Turquie. Et le rapprochement que les deux pays ont entrepris depuis trois ans est encore loin de se faire sentir sur les berges du fleuve.
De plus, ultime frontière de l'Union européenne avec l'Est, qui plus est la Turquie, bref l'autre Europe, la frontière orientale de la Grèce est le rempart protégeant l'Union contre l'immigration illégale. L'Evros est une cible pour les clandestins d'Orient et d'Extrême-Orient, qui sont nombreux à se faire prendre sur ce mur invisible.
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